Histoire

En 1904, l'Américaine Mary Wallace Shillito s'émerveille du magnifique panorama qu'elle découvre en traversant le domaine des Avenières. Dernière survivante d'une famille nombreuse, son père, Gordon Shillito, ne lui refuse rien. Il lui achète donc le domaine et lui donne les pleins pouvoirs.

À 28 ans, elle devient la riche héritière d'une immense fortune, mais se retrouve bien seule après la perte de son père. Le domaine étant entre ses mains, elle ne se laisse pas abattre par sa tristesse. Avec le soutien de sa grande amie Marcelle Sénard, elle entreprend de développer Les Avenières.

Marie et Marcelle étaient exceptionnellement instruites pour leur époque. Amoureuses des arts et de la littérature, elles partageaient des intérêts communs, comme l'ésotérisme. Elles partagent un cercle d'amies féministes, d'érudites, d'artistes et de philosophes.

En parcourant le monde ensemble liées d'une amitié ambiguë, les jeunes femmes n'ont jamais oublié Les Avenières. La construction du château et des différents bâtiments qui l'entourent débute en 1907, sous la direction de Marcelle et le financement de Marie.

Les travaux débutent par le détournement du chemin forestier. A la demande de Marcelle, l'architecte Louis Guinot conçoit le château dans un style bourguignon. Peu après, l'architecte Paul Morel rejoint le projet, qu'il achève seul après le décès de Louis Guinot.

Les bâtiments sont conçus en harmonie avec le style néogothique des boiseries et l'architecture bourguignonne.

Lors d'une conférence sur l'ésotérisme, Mary rencontre Assan Farid Dina, qu'elle épouse en 1913. Il se consacre à l'aménagement des jardins du château et construit la chapelle en 1917, la transformant en « demeure philosophale ». Assan Dina deviendra une figure clé du développement technologique et touristique de la région du Salève.

Après la fin de la Grande Guerre, il finance un programme d'électrification du canton de Cruseilles et l'alimentation en eau potable de plusieurs villages et hameaux. En 1918, il entreprend le réaménagement des anciens moulins Jacquet au lieu-dit « Les Chosals » sur la rivière des Usses, en les transformant en centrales hydroélectriques.

Il envisage la construction d'un observatoire astronomique et météorologique sur le Salève, qu'il prévoit d'équiper du plus puissant télescope jamais conçu. Bien que ce projet n'ait jamais été réalisé, Dina a acquis l'observatoire Vallot à Chamonix en 1925.

Assan meurt mystérieusement le 24 juin 1928, alors qu'il célèbre son quinzième anniversaire de mariage à bord d'un navire en mer Rouge.

Après l sa disparition, Mary rencontre un pianiste, Ernest Britt, qu'elle épouse en 1930. Il dilapide toute sa fortune et le mariage se termine par un divorce au bout de sept ans.

Mary meurt dans un accident en 1938, ce qui marque le début de la vente aux enchères de la propriété.

M. Guillermin, conseiller général de Savoie, se porte acquéreur du domaine. Six mois plus tard, il organise une vente aux enchères du mobilier et des œuvres d'art. Il vend ensuite la propriété à une nouvelle société immobilière fondée et présidée par le comte François-Maurice de Sales. De 1939 à 1941, le domaine accueille des familles plus ou moins fortunées dans son centre de repos. En 1942, le domaine est loué à une organisation affiliée à la Croix-Rouge suisse : « Aide suisse aux enfants victimes de la guerre », qui héberge des enfants juifs jusqu'en 1945.

En 1949, la société immobilière vend la propriété aux Oratoriens du Collège de Juilly. Ils envisagent d'en faire un établissement d'enseignement de haut niveau, qui accueillera par la suite de futures personnalités telles que Jean-Jacques Debout, Claude Brasseur, et bien d'autres, jusqu'en 1970. C'est alors que M. Duvernay achète le domaine.

Abandonné pendant 10 ans par M. Duvernay, le château est racheté par M. Hausermann en 1981. Il entreprend sa restauration mais ne peut finalement pas mener à bien son ambitieux et très controversé projet d'urbanisation. Les défis du « projet Hausermann » ont entraîné des problèmes d'intégration et des coûts supplémentaires. Le château a été mis en vente en 1994.

Attirés par le défi, Nicolas Odin et sa famille, originaires de l'Abergement (3 km en contrebas du domaine), se sont lancés dans l'aventure de la transformation du Château en Hôtel-Restaurant, tout en préservant et en valorisant ce site exceptionnel. Au fil des années, avec l'aide de son épouse Laurence Odin, de nombreuses rénovations en ont fait un établissement prestigieux dans le secteur du tourisme de luxe du le bassin Annécien.

Leurs enfants, Marius, Lucien et Fantine, n'y sont pas étrangers. En 2021, les deux aînés se lancent dans l'agriculture biologique dans le plus grand respect des sols et des ressources naturelles environnantes, devenant ainsi les principaux fournisseurs de légumes du restaurant du château, « Le M ». Quant à Fantine, qui a toujours baigné dans l'atmosphère du Château et travaillé aux côtés de ses parents, elle rejoint officiellement l'entreprise familiale en 2022, avec pour objectif de perpétuer l'héritage familial et de partager ses valeurs à travers la beauté du lieu.